Ajouté le : 13 Juin, 2019
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Muriel Hermine et Jean Pascal, directrice et président de l’association « J’ai un rêve », envisagent le lancement de l’Académie des passions en Touraine en septembre 2019.
A partir de septembre, des sessions de “ remotivation ” pour douze jeunes sortis du système scolaire devraient ouvrir à l’Agrocampus de Tours-Fondettes.
Grâce à l’association « J’ai un rêve », des jeunes sortis du système scolaire et s’interrogeant sur leur avenir pourraient se voir bientôt proposer un sas de réflexion et de reconstruction, à l’Agrocampus de Tours-Fondettes. Le programme de la formation a été écrit par l’ancienne championne du monde de natation synchronisée Muriel Hermine, originaire de Joué-lès-Tours.
Sur quelles expériences vous appuyez-vous pour proposer cette “ Académie des passions ” ? « Pendant douze ans, nous avons accompagné plus de 2.000 jeunes en situation scolaire fragile en région parisienne. Avec de jolies réussites ! Beaucoup sont repartis avec de la motivation, et une idée claire de leur orientation professionnelle. Il y a cinq ans, nous avons encore travaillé avec deux Écoles de la deuxième chance, et, cette fois-ci, des jeunes qui avaient décroché. Notre projet pilote a donné de bons résultats. »
Vous souhaitez désormais le développer ? « Depuis huit mois, une Académie des passions fonctionne déjà dans le Val d’Oise, avec une soixantaine de jeunes accueillis. A l’Agrocampus de Fondettes, nous souhaitons proposer une version plus approfondie, tandis qu’une partie du programme sera déployée dans les chambres de métiers et de l’artisanat de la région Centre-Val de Loire. »
Comment travaillez-vous ? « L’Académie est un lieu de remotivation, qui vient en complémentarité des structures existantes. On travaille sur l’estime et la confiance en soi, et à l’identification des talents naturels. Les jeunes découvrent qui ils sont vraiment, ils apprennent à travailler sur leurs blessures d’enfants, à faire des choix. On travaille aussi sur le savoir-être, car ils en manquent beaucoup et c’est souvent pour cela que les entreprises ne peuvent pas les garder. »
Quels sont vos outils ? « On utilise le sport, qui permet de structurer l’individu, en affrontant ses propres limites, ses fragilités ; les arts avec le chant, la danse, les jeux de clown, les arts plastiques, le théâtre, pour leur apprendre à gérer leurs émotions. Ces jeunes sont sans cesse dans les extrêmes. On les aide à exprimer ce qui ne sort pas avec des mots. Il y a encore des outils numériques, s’appuyant sur les neurosciences : le jeune répond à des questionnaires et un algorithme détermine ses talents naturels pour l’aider à mieux se comprendre, pour construire son projet sur des bases solides. On pratique encore le coaching mental pour l’aider à aligner le mental, le physique et l’émotionnel, et l’aider à trouver des réponses… »
Quel est le profil de ces jeunes ? « En général, leurs parcours familiaux les ont fragilisés. Ils sont en perte de repères, ils n’ont pas eu les bases structurantes. Et sur cette fragilité, on ne peut pas construire. »
Combien de temps resteront-ils à l’Agrocampus de Tours-Fondettes ? « Cinq semaines. On aura douze élèves de 16 à 25 ans à chaque fois, sélectionnés sur leur motivation. La session débutera par trois jours en immersion, afin qu’ils fassent connaissance et laissent leurs problèmes du quotidien. Ensuite, ils auront quatre jours de repos et de réflexion, et on déploiera la formation. La première année, on mise sur quatre-vingts jeunes accueillis. On voudrait monter en puissance peu à peu. »
Le projet est-il financé ? « Il nous faut 300.000 à 400.000 €, pour payer les intervenants, le matériel… On a déjà des financements privés et publics. On va également s’appuyer sur du mécénat de compétences. »
Qui seront les intervenants ? « Des artistes, des éducateurs sportifs, des professionnels des ressources humaines, des coachs thérapeutes, des professionnels des entreprises… On aura prochainement une réunion pédagogique pour former des gens de la région. »
Vous êtes salariée de l’association, mais semblez en mission… « Je suis moi-même une décrochée du système scolaire. Toute ma vie, j’ai eu cette blessure de ne pas avoir eu cette validation du système. J’avais beau avoir des médailles, je me suis sentie rejetée. Et lorsque je suis arrivée sur le marché du travail, les gens en face de moi avaient déjà cinq ans d’études… »
Le programme complet de la formation sur www.jai-un-reve.com Contact : contact@academiedespassions.com